Question Psychologie - Psychiatrie par Thomas_

votre question nous invite il me semble à méditer sur la transformation de la médecine qui après etre restée deux millénaires hippocratique (centrée sur LA RELATION AVEC le patient) apparait aujourd'hui centrée sur la consommation de produits depuis une statistique . Vous pourrez vérifier que certains laboratoires conjointement avec nos autorités administratives, font la promotion très active voire impérieuse de certaines molecules parmi les ISRS , (et pas toutes pour des raisons scientifiques qui m'échappent). LEs voici parvenues dans d'autres indication que ce que ce que désigne le mot "dépressif" pour l'enquète statistique américaine DSM (qui avait remplacé la pensée psychiatrique qui définissait autrefois "dépression" pour notre spécialité de psychiatre). Notamment cette invention américaine récente: "trouble panique" . Il doit y avoir des arguments scientifiques puisque cette décision commerciale a pu être imposée à la profession. Cependant la pensée plus proprement psychiatrique, c'est-à-dire celle qui était centrée sur la nature de la relation dans le couple de soins, n'est pas encore devenue impénétrable pour les médecins (de nombreux généralistes, cardiologues.. se sont formés dans des groupes Balint à étudier le role de leur "offre" dans ce que le patient voit de lui-même). En considérant ces deux points de vue qui nous sont imposés successivement par l'évolution de notre civilisation, et entre lesquels nous sommes pris en contradiction en ce moment... Vous pourrez comprendre d'une part comment il est possible de se trouver prescrire un "antidépresseur" à qui l'on dit en même temps "pas dépressif" sans sauter au plafond...et d'autre part que vous ne soyez pas étrange quand vous trouvez ça étrange. Dans tous les cas, c'est une indication de prendre plus de temps pour vous saisir avec votre psy de "ce qui rentre avec le patient dans le cabinet de consultation parce que c'est ce qui a besoin d'être ananlysé" (dirait mon maitre DW Winnicott). A savoir "un sentiment d'étrangeté". Vous ne vous approprierez jamais au coeur de votre développement personnel d'une "dépression" non ressentie mais fictivement construite par un argumentaire de vente d'un antidépresseur (la "dépression sans dépression" que serait l'invention "le trouble panique"). Par contre en examinant tous les deux en en prenant le temps ce qui vient de rentrer dans notre espace d'examen (=entre nous deux) et que vous pouvez tous les 2 nommer UN SENTIMENT D ETRANGERTé.. UNE CONTRADICTION DANS UN COUPLE... vous voilà en bonne voie pour produire enfin des images, et donc une élaboration dans VOTRE HISTOIRE, de ce qui, faute d'élaboration suffisante jusqu'ici a pu un temps apparaitre à une statistique américaine comme "un trouble panique".. Cette étiquette presénte des avantages pour choisir un ISRS pour qui serait perdu dans la pub. Mais une étiquette qui pourrait aussi contribuer à vous "estranger" (verbe aussi disparu) du chemin vers vous-mêmes que vos crises d'angoisse vous faisaient signe qu'il était GRAND temps de retrouver. Avec ce sentiment d'étrangeté et de contradiction, votre COUPLE DE SOINS pourrait renouer le fil parfois cassé entre la médecine hippocratique que et les statistiques américaines qui guident la distribution. Et je crois que votre couplede soin comme votre développement personnel en beneficieront.