vous posez votre question sous forme de question de produit. Vous ne prenez plus le produit du psychiatre. Vous prenez le produit de votre dealer. Vous suive ainsi la mode dans notre société.. que les médecins suivent également quand ils se disent ou se font certifier "addictologues" ces temps ci, après s'étre fait dire ou certifier "alcooloques" à l'époque ou c'était le produit-roi pour la clientèle. Pour un médecin et plus encore pour un psychiatre, cette question que vous posez en termes de produits, lui se la pose et vous la renvoit en termes de relations humaines, qu'il y ait ou non un produit pour faire écran ou médiation. Et ici il s'agit précisément de relation de soin. Et précisément dans la relation de soin avec "le médecin traitant" de la tentation d'introduire une scission au prétexte de "changer de produit". Il est fort possible que votre prescripteur se trouve mieux sans prescription (puisqu'il a arreté son produit) et qu'une partie de vous proteste en retournant à un premier prescitpteur chez le dealer, en prevoyant un second concurrent dans qui se dira "addictologue". L'important est de faire le point sur la crise de maturation qui est en train de se dérouler dans votre couple de soin.... et qui était jusque là masquée ou illisible dans votre comportement de consommateur du produit mode. Ce serait bien pour la suite que vous puissiez décider depuis l'intérieur de votre couple des avantages et des inconvenients du plan de soin qui consisterait à introduire une autre investissement affectif et une autre personne (plus de disponibilité/moins de concience ou perte du processus en cours et de sa crise de maturation). L'invention toute récente de décorer les médecins qui le souhaitent du label "addictologue" peut parfois avoir l'avantage qu'ils se soient un peu plus investis dans ce processus humain. Ce la peut présenter l'inconvénient de persuader un peu plus médecins et consommateurs qu'il existerait "un organe de l'addiction" qui pourrait dysfonctionner... d'une façon qu'on pourrait éviter de penser et d'intégrer puisque ce serait le job du spécialiste... On ne ferait ainsi qu'installer dans le corps médical et dans son corps le clivage que figurait notre relation avec le dealer: pour aller mieux je n'en fais pas MON AFFAIRE, c'est du dehors que doit me venir un produit. Au fait: peut être que a prescription de votre psychiatre servait à quelque chose dans la stabilisation de votre relation de soins ? Prenez le temps d'en parler. Et d'y penser. Tous ces "produits" ne sont ils pas un moyen de FAIRE AVEC certaines pensées.. Des moyens qui risquent de servir à faire sans ces certaines pensées ? (il n'y aurait là qu'un "comportement d'addiction" à quoi appliquer un "protocole addiction"). Je vous souhaite de faire un bon trajet sur ces questions, avec votre psychiatre ou avec votre addictologue, mais dans une relation de soin, introduire "un produit" dans la relation avec ce qui était "soi" (et ce qui était "les autres") ce n'est vraiment pas "pas grave". C'est exactement une aliénation: une perte de soi qu'il faudrait prendre le temps d'examiner avec sérieur.. ("que serais-je sans toi..?")
Psychothérapeute Répondu le : 16-03-2016 07:03