Votre question me déroute. Mais en psychanalyse ce qui déroute est en même temps ce qui nous indique les solutions en nous faisant apparaitre le travail du passé dans le présent.. là où précisément le présent nous déroute là est l'effraction du passé dans le présent. Vous dites "je suis très anxieuse"..mais au lieu de nous parler de vous et de vos sujets de vous angoisser, vous n'en dites RIEN. Et la SURvenue de ce RIEN c'est beaucoup d'informations dans une relation psy. Car voici que s'interpose en travers de notre possible intelligence de ce qui vous trouble une histoire de "mettre dans la bouche et mettre hors la bouche" (to eat or Not yo eat, that IS the question) Il semble ETRE (to be or not to be) question d'avoir arreté environ 48h un produit que vous vous mettiez dans la bouche "sans retenue" puisque la dose nous reste inconnue (cet arret etait il du à l'angoisse et laquelle, ou est-il considérer par vous comme la cause de l'angoisse que vous ne précisez pas ?). Enfin votre question finale ne porte ni sur l'angoisse dont vous n'avez pas parlé. Ni sur le produit qui vous a servi de porte parole ("manger ou ne pas manger " semble une succession d'évidences: POUR, CONTRE, puis POUR enfin 2mg : cela ne semble pas VOUS poser question) VOTRE question porte sur quand vous allez développer un appétit ... vous ne précisez pas.. Mais nous savons que quand nous prescrivons du risperdal c'est que l'appétit d'être a rencontré des turbulences. Nous comprenons tous que c'est de l'appétit ORAL que vous pensez nous parler. Mais nous notons aussi que cette précision vous ne la dites pas. Votre formulation nous la met dans notre tête. Apparemment vous avez pensé que la perte d'appétit était le résultat de votre perte du risperdal (eventuellement via une angoisse expulsive des aliments).. Une façon de reconstruire une personne dans cette histoire de molécules et d'organes, une personne qui serait VOUS, ce serait de rétablir contenant naturel de ce qui semble un dialogue quelque peu maltraité. Vous pourriez par exemple nous raconter (vous raconter) la même succession d'épisodes à l'intérieur de l'évolution de vos sentiments d'appétit-et-de-répulsion pour votre prescripteur.. et du point de vue que vous vous faites de son appétit-et-de-sa-répuslion pour sa cliente. Ainsi vous et nous disposerions d'un CADRE intelligible en termes humains concrets (et pas seulement en termes chimiques et fantastiques) à l'intérieur duquel nous pourrions penser ensemble de VOTRE RELATION pour gagner l'intelligence de cet affrontement que vous dessinez. Entre un estomac qui reste fidèle à votre prescripteur et une tête qui aurait décidé seule son abandon sans raison précisable. Mais la question me semble moins de NOUS eclairer que de VOUS rappeler( depuis ce que vous soulevez en nous comme questions), où se trouve l'intelligence possible de ce que vous tentez apparemment maladroitement, mais en fait efficacement de nous faire penser en termes de "choses dans la bouche qui font de l'effet": le risperdal est le support oral qui sert de support au développement présent (et ici à l'excitation) de vos conflits avec ce que vous pouvez recevoir de votre Soignant d'aujourd'hui. Apparemment à l'occasion d'une turbulence dans cette relation (comme on parle de turbulences en avion: ça secoue pendant qu'on continue de progresser) il semble que soit remonté de votre estomac dans votre bouche le souvenir de l'époque où la nourriture faisait, de même, le pré-texte et support de votre relation d'amour et de répulsion avec "la géante de la nursery", votre première soignante (ce serait alors un souvenir mêlé de confusion ..d'ou les turbulences) .. Les psychanalystes se distinguent des autre psys par le fait qu'ils n'accordent pas tant d'importance à l'imaginaire, dont la molecule fait partie qu'au concret de votre expérience corporelle AU PRESENT. Aussi , si vous avez sans doute raison de penser la liaison entre votre aversion pour le médicament et votre aversion alimentaire (vous allez travailler cela avec votre psychiatre: c'est sa seule compétence spécifique), n'oubliez pas qu'on peut avoir des conflits avec son psychiatre.. et attrapper à coté "une gastro" ou quelque autre cause de vomissements. Ne négligez donc pas cette hypothèse , elle est secondaire mais à examiner aussi concrètement que l'autre (avec votre généraliste donc). Ce sont deux niveau d'examen d'une même expérience vécue. On n'attrappe pas une gastro tout à fait par hasard, mais son traitement ne peut se résumer à discuter les circonstances du transfert avec son psychiatre. Vous ètes en plein travail, profitez en pour en tirer les fruits.. peut être faut il rapprocher les séances ? Vous seule pouvez décider, mais sachez que c'est la question à laquelle je pense en lisant cette question. Je n'ai aucune compétence pour prédire quand reviendra votre appetit car je n'ai pas de diagnostic sur la cause de sa perte. Mais je vous conseille d'en toucher 2 mots à vos deux soignants (generaliste et psy) car les soins de l'un ne sauraient tenir lieu de ceux de l'autre qui sont différents. Dans tous les cas si vous travaillez ce qui vient autour de ces angoisses et de ce mal-être oral, vous avez toutes chance d'aller au coeur des difficultés dedéveloppement qui ont pu un jour vous faire prescrire du risperdal. Le risperdal n'est pas le traitement, c'est ce qui parfois apparait utile pour rendre le traitement possible, et ce traitement est relationnel. (autant les relations externes avec votre psy avec qui vous ètes peut etre en conflit , que les relations internes avec vos organes qui semblent fâchés contre vous. L'interne s'éclaire de l'externe et l'externe s'éclaire de l'interne, il n'y a pas de psychothérapie sans cette mise en relation constante ... qui constitue le chemin pour penser plus loin (comme dans le relation de nourrissage, comme dans la relation psychothérapique médiatisée par le risperdal). Et dans les histoires qui mettent en scène le stade oral de nos relations d'amour, les sentiments transmis aux soignants sont des points d'orientation nécessaire au personnes désorientées (pensez aux relations de devinement au stade orale, avant le langage)
Psychothérapeute Répondu le : 13-04-2016 21:04