bonjour, votre question vous montre dans une relation souffrante avec un médecin prescripteur. Mais nous pouvons surtout voir qu'au bout de 4 années votre regard s'est déplacé de considerer cetterelation pour se fixer (et s'aliener, se retrécir) sur une specialité commerciale et/ou sa famille (tercian, "les neuroleptiques") Vous avez au moins temporairement perdu la notion que vous aviez et continuez d'avoir une difficulté qui reste psycho-affective. Et qu'elle n'est donc intelligible que dans la relation médecin malade. La relation de soins dans laquelle la survenue d'effets secondaires est un dia-logue qui ne tient certainement PAS qu'au produit qui vous vous faites délivrer par le pharmacien et le laboratoire. L'effet primaire qui survient ou non, comme les effets secondaires qui surviennent ou non, c'est une des manifestations de "R, la relation totale du patient à la relation totale de son thérapeute" (M Little). Comme Balint l'avait formulé bien avant l'invention des "neuroleptiques" (triste mise en avant consumériste de la seule chimie développée depuis la décomposition historique de la médecine de la personne): en médecine générale, à l'offre de symptome venant du patient répond une offre de soins de tel medecin singulier (offre chimique et non chimique comme le sont les symptomes), et nous n'observerons jamais qu'une résultante dont l'interprétation n'est PAS automatisable. Malgré la formation des médecins et patients par le marketting des produits et la dépendance consumeriste aux "produits". licites ou illicites. Vous ecrivez "Je prends": ce qui vous présente comme seul acteur et ampute et l'offre de votre partenaire et de l'offre de symptomes qui vous a permis d'entammer cette relation depuis 2012. Voilà pour la pharmacie Mais c'est l'histoire de "je ne me sens jamais bien" qui seule concerne la médecine. Et pour le point de vue de la médecine, la question n'est PAS tant celle de votre attitude de défense ou d'attaque ( prendre un produit contre un "MAL") que l'histoire de la plainte d'il y a 4 ans "JE NE ME SENS PA BIEN" que vous etes venu un jour dénoncer à votre médecin après l'avoir sans doute un temps dénoncé il y 5 ou 10 ans à votre employeur votre famille ou votre partenaire sexuel. Maintenant c'est fixé sur ces 2 mots et choses vantées par la publicité commerciale : " tercian", "neuroleptiques".. et bientot pourquoi pas le dernier produit, le plus cher: "neuroleptiques modernes" selon la logique à laquelle nous forment les laboratoires. Comme mon collegue vous le dit, meme si on ne reflechit qu'en tant que pharmacien et selon la publicité des laboratoires, le pharmacien dispose de plusieurs dizaines de "neuroleptiques" qui n'ont pas de raisons de donner occasion des mêmes "effets neuroleptiques".. la solution n'est donc pas limitée aux "correcteurs" rendus celèbres il y a 40 ans par l'usage alors des phenothiazines (dont le tercian). Par contre votre relation médecin malade peut nécessiter le passage de ces "effets secondaires attribués aux neuroleptiques" ... pour mettre au jour et surmonter les mouvements ambivalents normaux à tout asujetissement médical (une relation de 4 annnées) (voyez la publication de Guyotat de Lyon sur les effets differents des antidepresseurs selon la relation narcissique entre médecin et malade, les travaux de Bauer Ebtinger kammerer sur le role des effets secondaires des neuroleptiquesdans la guerison des psychoses) Restent les questions de base, la question médicale: vos troubles psychiques ne sont PAS DES MANQUES DE PRODUITS DU COMMERCE, pas plus que les troubles dentaires ne sont des problèmes de manque d'anesthésie. L'anesthésique (neuro-leptique) n'est PAS le soin dentaire Vous ne précisez pas si votre prescripteur est seulement psychiatre (les neuroleptiques sont dits "anti-psychotiques" mais les généralistes et meme certains psychiatres les prescrivent très au delà des seules psychoses). Et vous ne précisez pas le principal: psychiatre ou pas, est-ce que vos troubles psychiques font l'objet d'une psychothérapie intensive depuis ces 4 ans que votre prescripteur indéfini fait passer sa relation psychique avec vous par cet échange de prescriptions et par frequenter aussi le pharmacien. Evidemment que ce site n'est pas le lieu pour vous d'analyser VOTRE relation avec LE médecin que vous avez élu comme VOTRE partenaire à l'occasion d'une difficulté psychique, mais cela peut être le lieu de rappeler A TOUS, medecins et malades que pour tout "je ne me sens pas bien" de tout patient, la médecine commence au-delà de la pharmacie que retient seule la publicité qui forme les patients ..et parfois es medecins (car la publicité n'est autorisée-favorisée que pour les produits, elle reste interdite par la loi pour les médecins et leurs soins specifiques). La médecine commence avec l'inteprétation des effets secondaires comme la REPONSE de l'organisme du patient à l'aide qu'il a demandée et à l'aide qu'il a reçue (Balint, le medecin le malade et sa maladie). Une réponse qui est toujours à interpréter. A fortiori quand le symtptome est du registre dit psycho-logique ("je ne me sens pas bien") et pas du registre dit bio-logique. Mais les effets secondaires eux peuvent être en partie bio-logiques, presque autant que les effets secondaires des "correcteurs". Je répète et précise la réponse de mon collègue:il vous faut re-examiner le "je ne me sens pas bien" actuel dans le cadre de votre relation médecin malade. Et donc depuis l'examen du "je ne me sens pas bien" sans lequel cette relation médecin malade ne se serait pas développée ainsi. Ne vous découragez pas: le travail psychique sur ce qui vous arrive (au couple médecin malade) commence exactement là, et la trans-formation souhaitée procède de cette élaboration. Il n'y a pas de voie, ni de voie souhaitable, pour passer par dessus ou en dehors de cette relation humaine, la relation de soins.
Répondu le : 17-09-2016 09:09