vous demandez un avis médical spécialisé sur les rapports possibles entre une grande peur de l'enfance et une difficulté de penser à l'age adulte. La question n'a de sens concret et pratique que si vous (ou un proche) éprouvez dans la pratique des difficultés de penser concretement vérifiables et vous pourrez alors les préciser au spécialiste des troubles de la pensée que vous consulterez. A partir de la définition de ce qui vous fait concretement difficulté AUJOURD'HUI, vous examinerez ce fait supplémentaire: vous imaginez manifestement un lien entre ce présent et un épisode lointain que vous rapporte votre mémoire : une grande peur qui serait survenue avant l'âge de 10 ans. Avec l'exploration de ces deux phénomènes, et guidés par votre intuition d'une continuité de sens entre ces deux expériences pourtant différentes, vous disposerez avec votre psychothérapeute d'un premier continent d'élements et d'hypothèses pour remonter vers ce qui a bien pu trouver à se fixer et à se déguiser (puisque ça ne vous est pas clair) sous ces 2 formes successives (l'élément qui est commun et vous donne l'intuition de la parenté de deux expériences différentes et d'age différent). Pour signaler que sont là deux "déguisements du songe", Freud a défini "les souvenirs-écran" pour penser nos souvenir d'enfance effrayants (ils sont une forme acceptable et romancée via le film, qui fait écran pour un désagrément oublié), ainsi que les "symptomes" (votre "trouble de la pensée" actuel représenterait une forme acceptable pour votre sentiment d'être diminué depuis une blessure infantile). ...Mais cette vision très théoricienne de Freud (qui vendait sa méthode psychanalytique) a été heureusement complètée depuis par ses critiques qui ont souligné qu'en focalisant son attention sur ce qui ne va pas (1/votre mauvais souvenir 2/ votre mauvaise image actuelle de votre pensée), "FReud" (ses successeurs mécanisés) focalisaient l'attention de leurs patients sur ce qui ne va pas.. Et faisait exactement ce qui est le processus "malade", la dépression-déprécisation par le patient de l'état actuel de sa pensée comme de l'état de ses souvenir passés. Un thérapeute qui a intégré cette seconde "jambe" de la progression possible du travail avec le patient n'oubliera donc pas de l'interroger ainsi: "vous venez de me parler de comment votre pensée peut "ne pas marcher" et comment votre sécurité a pu être bousculée par un film .. Maintenant cherchez un peu pour me décrire une exception à ce qui semble pour l'instant faire un ecran pessimiste à vos journées: dans quelles circonstances précises n'avez vous PAS ce trouble de penser (d'ou l'interet de le faire décrire d'abord suffisamment) ? dans quelles circonstances ne pensez vous jamais à votre mauvais souvenir d'enfance ? Cette intervention dite "cognitive" n'a pas la grande ambition (lointaine) de la méthode de Freud, mais on gagne du terrain avec le patient sur le desespoir qui l'amène quand on peut lui faire constater dans la consultation meme qu'il s'est RE-ANIMé depuis qu'il est entré dans la rarration des "exception ou ça s'est bien passé cette semaine"... comme s'il recupérait des expériences autrement perdues..et donc la perte joue un role décisif dans l'impression puis la realité des "troubles du penser". Ah.. j'allais oublier, vous demandiez qu'on vous parle de chimie et de médicaments .. pour un trouble de penser et une angoisse de l'enfance. Regardez les enfants guerir tous les jours de leurs angoisses de l'enfance: s'en remettre à un adulte- ressource permet de les surmonter (et votre souvenir traumatique est le souvenir d'une exception qui en est venue à obscurcir l'habituel, surement pas pour rien mais reconnaitre de FAIT: l'exception et l'habituel vous aidera) Et regardez les alcooliques traiter leurs troubles émotionnels et leurs mauvaises pensées en s'abrutissant de médicament utilisé comme drogue. Et revenez à un plus saine conception du besoin que manifeste votre trouble de la pensée: il s'agit d'une panne dans votre dévelopement émotionnel (votre souvenir des soins et protections dans l'enfance contre des images et pensées inquiétantes qui ont pu vous faire défaut) vous intoxiquer vous permettrait de tolerer que la souffrance s'installe. Avec un psychothérapeute vous travaillerez à transformer la situation, c'est moins passif que de supprimer les pensées que vous n'aimez pas, mais aucune "mauvaise pensée" ne diminue quand on la chasse, c'est développer le reste qui est trop négligé par la dépression-dépréciation de soi. Bon courage et faites vous accompagner dans ce travail qui s'effectuera dans un dialogue, pas dans une simple têtée, vous n'avez plus l'âge.
Répondu le : 22-10-2016 11:10